Charte des Musiques
du Monde

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Communiqué du Festival Villes des Musiques du Monde suite aux refus de visas d’artistes guinéens programmés

« Villes des Musiques du Monde » a placé la 16 ème édi­tion de son fes­ti­val (10 oct — 8 nov 2015) sous le signe des « Andalous­es ». Cette thé­ma­tique s’imposait à nous au lende­main des trag­iques événe­ments de jan­vi­er, dans ce cli­mat de rejet de l’autre et de repli. Revis­iter le mythe et la réal­ité de l’An­dalousie, d’une pos­si­ble « con­viven­cia », con­stru­ire avec les diver­sités qui se vivent ici au quo­ti­di­en nous parais­sait à‑propos …

Nous sommes con­traints d’an­nuler pour la 2 ème année con­séc­u­tive les spec­ta­cles et actions des artistes guinéens Awas Guinean Drums, les visas de ces artistes ayant été rejetés par l’am­bas­sade. Cette rési­dence de créa­tion soutenue par la région Ile de France avait déjà été reportée l’an dernier pour cause de virus ébo­la. Cette déci­sion sonne comme une dou­ble peine.

Jamais la ques­tion des migra­tions de pop­u­la­tions n’au­ra été aus­si impor­tante qu’au­jour­d’hui. A l’heure de la mon­di­al­i­sa­tion, les biens, les ser­vices et les flux de cap­i­taux cir­cu­lent libre­ment. Il n’en va pas de même pour les artistes par­ti­c­ulière­ment en prove­nance du Maghreb et de l’Afrique Sub­sa­hari­enne.

Intéressés par le pro­jet des Awas Guinean Drums, nos parte­naires au Maghreb nous invi­tent à délo­calis­er la rési­dence de créa­tion en Tunisie. L’azimut est en train de chang­er. Ce mou­ve­ment est con­forté par l’émergence d’un nou­veau marché de la musique à Rabat au Maroc : Visa For Music, véri­ta­ble plate­forme struc­turante et promet­teuse d’un marché à par­tir des pays d’Afrique et du Moyen Ori­ent. Un retour de l’histoire en quelque sorte qui fonde l’espérance.

Pen­dant ce temps, le Wom­ex, grand ren­dez-vous inter­na­tion­al des musiques du monde, se tient cette année à Budapest … Les acteurs et pro­fes­sion­nels, en résis­tance, auront à y défendre encore plus haut et plus fort ces musiques du monde comme out­il de ren­con­tre, de partage entre les peu­ples et les cul­tures.

Mul­ti­plions les pos­si­bil­ités de ren­con­tre et de partage. Soutenons partout où c’est pos­si­ble, ceux qui s’en­ga­gent dans des actions, qui les ren­dent pos­si­bles et sin­gulière­ment là où c’est le plus dif­fi­cile et en par­ti­c­uli­er dans le pour­tour méditer­ranéen, le moyen ori­ent et l’Afrique. Il n’est pas encore trop tard, mais il est urgent de s’y met­tre !

André Fal­cuc­ci et Kamel Dafri