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Communiqué contre l’autorisation du port d’armes dans les établissements culturels (…)

Contre l’autorisation du port d’armes dans les établissements culturels, et plus largement dans tous les établissements recevant du public

Com­mu­niqué de presse — Paris, le 15 févri­er 2021

La propo­si­tion de loi rel­a­tive à la sécu­rité glob­ale a déjà fait grand bruit lors de son étude à l’Assemblée nationale il y a quelques semaines. Celle-ci est à présent sur le point d’être étudiée au Sénat et nous souhaitons inter­peller haut et fort au sujet de son arti­cle 25.

Celui-ci prévoit en effet : « Art. L. 315‑3. — Le fait qu’un fonc­tion­naire de la police nationale ou un mil­i­taire de la gen­darmerie nationale porte son arme hors ser­vice, dans des con­di­tions définies par arrêté du Min­istre de l’Intérieur, ne peut lui être opposé lors de l’accès à un étab­lisse­ment rece­vant du pub­lic. »

Nos organ­i­sa­tions rassem­blent des cen­taines d’Etablissements Rece­vant du Pub­lic (ERP) : salles de con­cert, de spec­ta­cle, fes­ti­vals, cen­tres de for­ma­tion, etc.

Ces étab­lisse­ments accueil­lent des cen­taines de mil­liers de spectateur·trice·s chaque année : ce sont des espaces paci­fiques de fête, de ren­con­tre, d’échanges, de créa­tion de lien social et d’expression artis­tique. Selon nous : aucune arme n’y a sa place.

Si, depuis 2016, le port d’armes par les forces de l’ordre est autorisé hors ser­vice, il est alors oppos­able dans les étab­lisse­ments rece­vant du pub­lic, droit dont nous avons pu faire usage. Cepen­dant, avec l’adoption de l’article 25, la présence d’armes au sein d’ERP et donc de lieux cul­turels serait facil­itée voire banal­isée, et nous y voyons un grave dan­ger.

D’abord parce qu’introduire des armes dans un espace fes­tif est extrême­ment dan­gereux. Une arme qui serait mise à décou­vert par inad­ver­tance pour­rait avoir des con­séquences dra­ma­tiques.

Mais aus­si parce que nos équipes et nos agents de sécu­rité privés ne sont absol­u­ment pas en mesure de con­trôler la valid­ité d’une carte de police, pos­si­ble­ment fal­si­fi­able. Rien de plus sim­ple, dès lors, pour qui souhait­erait com­met­tre une tuerie de masse.

Enfin, parce qu’un polici­er en civ­il qui n’est pas en ser­vice est un citoyen comme un autre, et que les citoyens demeurent libres et égaux en droits, nous voyons dans cette dif­férence de traite­ment une atteinte aux principes fon­da­teurs de notre République.

Ain­si, il nous sem­ble que les béné­fices que représen­terait l’élargissement de l’autorisation du port d’armes au sein des ERP sont très net­te­ment à rel­a­tivis­er au regard des lourds risques ain­si induits.

Les fes­ti­vals et salles de spec­ta­cle que nous représen­tons met­tent tous en place, en col­lab­o­ra­tion étroite avec les ser­vices de l’État, des dis­posi­tifs de sécu­rité dras­tiques, qui ne cessent d’être ren­for­cés depuis 2015.

En effet, nous nous posi­tion­nons comme des organisateur·trice·s respon­s­ables et ne min­imisons à aucun moment les risques que peu­vent encourir les publics que nous accueil­lons dans nos étab­lisse­ments.

Aus­si, plutôt que d’élargir l’autorisation du port d’armes dans ces ERP, il nous sem­ble net­te­ment préférable de ren­forcer ces col­lab­o­ra­tions per­ti­nentes et fructueuses entre professionnel·le·s de la cul­ture et forces de police et de gen­darmerie sur le ter­rain afin d’offrir une sécu­rité opti­mum aux publics.

C’est pour toutes ces raisons que nous sommes en oppo­si­tion totale avec l’article 25 de la propo­si­tion de loi sécu­rité glob­ale et que nous enjoignons nos représen­tantes et représen­tants élu·e·s au Sénat à vot­er con­tre cet arti­cle.

Nous invi­tons en out­re tou·te·s les représentant·e·s d’ERP à nous rejoin­dre dans cette démarche afin d’obtenir ensem­ble la sup­pres­sion de cet arti­cle.

Con­tacts presse :

De Con­cert ! – Mohamed Bah­nas – contact@deconcert.org – 06 12 75 99 32

FEDELIMA – Ben­jamin Fraigneau – benjamin.fraigneau@fedelima.org – 02 40 48 08 85

Les Forces Musi­cales – Gaëlle Le Dan­tec – g.ledantec@lesforcesmusicales.org – 06 13 12 09 17

France Fes­ti­vals – Alexan­dra Bobes — a.bobes@francefestivals.com – 06 63 49 93 19

PROFEDIM – Aurélie Fouch­er – aurelie.foucher@profedim.org – 07 60 49 44 06

SMA – Aurélie Hannedouche – dg@sma-syndicat.org – 06 99 10 75 75

SNSP – Mar­i­anne Charpy – m.charpy@snsp.fr – 01 40 18 55 95

Syn­deac – Vin­cent Mois­selin — v.moisselin@syndeac.org – 06 61 96 75 59

Technopol – Tom­my Vaude­crane – tommy@technopol.net – 06 16 29 35 97

UFISC – Patri­cia Col­er – patricia.coler@ufisc.org – 06 73 49 74 29

Zone Franche – Pierre-Hen­ri Frap­pat – direction@zonefranche.com – 06 75 79 13 61

signataires

A pro­pos de De Con­cert !
Créée en 2008, De Con­cert ! est une Fédéra­tion inter­na­tionale de fes­ti­vals à dom­i­nante musi­cale. S’inscrivant dans une démarche sol­idaire et d’encouragement de ses mem­bres, la fédéra­tion s’attache notam­ment à favoris­er les échanges, la mutu­al­i­sa­tion, la créa­tion et le développe­ment artis­tique, ain­si que l’étude de l’évolution du secteur des fes­ti­vals. Pro­fondé­ment ancrés dans leurs ter­ri­toires mais aus­si ouverts à la coopéra­tion nationale et transna­tionale, les fes­ti­vals mem­bres sont des acteurs cul­turels qui s’inscrivent durable­ment dans le paysage cul­turel et économique de leurs ter­ri­toires respec­tifs.

A pro­pos de la FEDELIMA :
La FEDELIMA est, depuis le 1er jan­vi­er 2013, un réseau nation­al qui regroupe des lieux et pro­jets dédiés aux musiques actuelles sur l’ensemble du ter­ri­toire français. Elle a pour objet de fédér­er et dévelop­per toute ini­tia­tive d’intérêt général en matière de musiques actuelles, d’aider ses mem­bres à anticiper les muta­tions cul­turelles, économiques, tech­nologiques, poli­tiques et sociales, de les soutenir dans leur développe­ment en pro­posant les moyens et out­ils adéquats dans un souci de com­plé­men­tar­ité et de coopéra­tion, et ceci du niveau local à l’international. Actuelle­ment 145 pro­jets ou struc­tures adhèrent à la FEDELIMA. Très majori­taire­ment asso­ci­at­ifs, ils représen­tent une grande diver­sité de ter­ri­toires et s’incarnent à tra­vers dif­férentes tailles d’équipes et d’équipements, d’histoires et de pro­jets artis­tiques et cul­turels.

A pro­pos des Forces Musi­cales :
Les Forces Musi­cales, syn­di­cat pro­fes­sion­nel créé en 2015, regroupe les orchestres per­ma­nents, maisons d’opéras et fes­ti­vals d’art lyrique. Il est, par les struc­tures représen­tées, la deux­ième organ­i­sa­tion d’employeurs du spec­ta­cle vivant sub­ven­tion­né en ter­mes de masse salar­i­ale, et la pre­mière en ter­mes d’emplois artis­tiques per­ma­nents. Les adhérents de notre syn­di­cat oeu­vrent au quo­ti­di­en dans les ter­ri­toires pour partager avec le pub­lic le plus large pos­si­ble les oeu­vres des réper­toires clas­siques et de la créa­tion musi­cale. Ils sont ani­més par la pas­sion de leur méti­er, dou­blée de celle d’agir en opéra­teur du ser­vice pub­lic de la cul­ture, en rela­tion étroite avec les col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales et l’É­tat et dans un souci con­stant de l’équité répub­li­caine.

A pro­pos de France Fes­ti­vals :
France Fes­ti­vals con­stitue depuis plus de six décen­nies un réseau de fes­ti­vals de musique et du spec­ta­cle vivant en France. Il rassem­ble près de 100 fes­ti­vals aux pro­gram­ma­tions rich­es et ambitieuses, partageant des valeurs com­munes. Ces man­i­fes­ta­tions se déroulent toute l’an­née sur l’ensem­ble du ter­ri­toire nation­al.
Acteur et témoin de l’évo­lu­tion des pra­tiques artis­tiques et des poli­tiques cul­turelles, France Fes­ti­vals accom­pa­gne ses adhérents dans la mise en oeu­vre des straté­gies de développe­ment et la val­ori­sa­tion de leurs activ­ités.
La mutu­al­i­sa­tion de la réflex­ion, le partage d’ex­péri­ences et les actions col­lec­tives sont les ori­en­ta­tions de la fédéra­tion pour une plus grande recon­nais­sance du rôle des fes­ti­vals dans l’amé­nage­ment cul­turel du ter­ri­toire et dans les poli­tiques publiques actuelles de l’É­tat et des col­lec­tiv­ités locales.

A pro­pos de PROFEDIM :
PROFEDIM rassem­ble des entre­pris­es du champ musi­cal qui font par­tie d’un même écosys­tème et qui ont à coeur de pro­mou­voir les musiques vivantes de créa­tion et de pat­ri­moine toutes esthé­tiques con­fon­dues : fes­ti­vals, ensem­bles, cen­tres nationaux de créa­tion musi­cale, com­pag­nies lyriques, cen­tres cul­turels de ren­con­tre, bureaux de pro­duc­tion…. Aujourd’hui, PROFEDIM compte à tra­vers tout le ter­ri­toire près de 200 entre­pris­es musi­cales adhérentes d’une grande diver­sité qu’il s’agisse de leur taille, de leurs mis­sions ter­ri­to­ri­ales ou inter­na­tionales ou du réper­toire qu’elles défend­ent.

A pro­pos du SMA :
Créé en 2005, le Syn­di­cat des Musiques Actuelles (SMA) est le syn­di­cat de la fil­ière des musiques actuelles, aujourd’hui com­posé de près de 500 struc­tures de la fil­ière des musiques actuelles. Il représente ain­si des fes­ti­vals, des salles de con­certs (dont les salles label­lisées SMAC par l’État), des pro­duc­teurs de spec­ta­cles, des pro­duc­teurs de dis­ques (labels), des cen­tres de for­ma­tion ou encore des radios, ain­si que des fédéra­tions et réseaux.
Ces entre­pris­es indépen­dantes et majori­taire­ment asso­cia­tives ont pour point com­mun d’oeuvrer en faveur de l’intérêt général et de la diver­sité, notam­ment en sou­tenant l’expression des artistes et l’accès à la cul­ture des pop­u­la­tions. Le SMA a pour rôle de ren­seign­er et con­seiller ses mem­bres en matière juridique, sociale et fis­cale. Il les représente aus­si dans les instances par­i­taires pro­fes­sion­nelles, telles que le CNM, l’Afdas ou au sein des con­ven­tions col­lec­tives. Enfin, le SMA défend les intérêts du secteur des musiques actuelles auprès des pou­voirs publics pour une meilleure prise en compte.

A pro­pos du SNSP :
Crée en 1995, le Syn­di­cat Nation­al des Scènes Publiques, cham­bre pro­fes­sion­nelle du spec­ta­cle vivant pour les scènes per­ma­nentes et fes­ti­val­ières, rassem­ble près de 250 équipements cul­turels et fes­ti­vals sub­ven­tion­nés prin­ci­pale­ment par une (ou plusieurs) collectivité(s) territoriale(s) et/ou l’Etat. Par­tic­i­pant de façon prépondérante à la vie artis­tique française, ces scènes sont aujourd’hui un mail­lon essen­tiel de la dif­fu­sion et de l’aide à la créa­tion sur nos ter­ri­toires. Elles assurent des mis­sions de ser­vice pub­lic et sont représen­tées au SNSP par leur directeur ou leur direc­trice. Issu de la décen­tral­i­sa­tion, le SNSP se veut l’expression de cette parole mul­ti­ple, au plus près des enjeux des ter­ri­toires. Le SNSP oeu­vre pour pren­dre toute sa place dans l’élaboration des dif­férentes poli­tiques cul­turelles. Fort de représen­ter le pre­mier réseau de dif­fu­sion artis­tique et d’aide à la créa­tion, le SNSP est l’artisan priv­ilégié d’un dia­logue entre les col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales et l’État.

A pro­pos du Syn­deac :
Le Syn­di­cat nation­al des Entre­pris­es artis­tiques et cul­turelles (Syn­deac) représente plus de 400 insti­tu­tions, par­mi lesquelles la grande majorité des cen­tres dra­ma­tiques nationaux, des scènes nationales, des cen­tres choré­graphiques nationaux, de nom­breuses scènes con­ven­tion­nées, com­pag­nies théâ­trales et choré­graphiques, ensem­bles musi­caux, des salles de musiques actuelles, des fes­ti­vals, des lieux de pro­duc­tion et de dif­fu­sion des arts du cirque et des arts de la rue, des entre­pris­es tra­vail­lant dans le domaine des arts plas­tiques et graphiques.

A pro­pos de Technopol :
Depuis sa nais­sance en 1996 à Lyon, Technopol – Tech­no Parade a pour objec­tif de pro­mou­voir les musiques et cul­tures élec­tron­iques auprès des pou­voirs publics, organ­ismes pro­fes­sion­nels et médias. Technopol organ­ise la Tech­no Parade depuis 1998 afin de soutenir la scène élec­tron­ique française et inter­na­tionale en met­tant à sa dis­po­si­tion un espace de dif­fu­sion unique et une forte expo­si­tion médi­a­tique. L’association Technopol est soutenue par le Min­istère de la Cul­ture et de la Com­mu­ni­ca­tion, le Min­istère de l’Europe et des Affaires Étrangères, la Région Île-de-France, la Ville de Paris, le CNM et la SACEM. Cette année la Tech­no Parade fête ses 23 ans d’existence tan­dis que la Paris Elec­tron­ic Week va sur ses huit ans.

A pro­pos de l’UFISC :
L’UFISC, Union Fédérale d’Intervention des Struc­tures Cul­turelles, réu­nit seize organ­i­sa­tions du champ des arts et de la cul­ture, se récla­mant de l’économie sociale et sol­idaire. Fédéra­tion pro­fes­sion­nelle, elle regroupe ain­si, par sub­sidiar­ité, sur l’ensem­ble du ter­ri­toire, plus de 2 500 entre­pris­es artis­tiques et cul­turelles, dans dif­férentes activ­ités (créa­tion artis­tique, dif­fu­sion et expo­si­tion, pro­duc­tion d’événements, accom­pa­g­ne­ment de pra­tiques cul­turelles, for­ma­tion pro­fes­sion­nelle, enseigne­ment, médias, numérique…). Elles sont réu­nies au sein de l’U­FISC autour du Man­i­feste pour une autre économie de l’art et de la cul­ture, qui défend les principes de diver­sité cul­turelle et de droits cul­turels, de coopéra­tion et d’é­conomie sol­idaire, et de cocon­struc­tion citoyenne de l’in­térêt général.

A pro­pos de Zone Franche :
Pre­mier réseau français con­sacré aux musiques du monde, Zone Franche est une organ­i­sa­tion trans­ver­sale qui rassem­ble, au nom de l’intérêt général et dans une démarche sol­idaire, toutes les caté­gories d’acteurs du secteur (pro­duc­teurs de spec­ta­cle, labels et édi­teurs, fes­ti­vals, salle de con­certs, man­agers, médias, marchés…). Ses 180 mem­bres répar­tis majori­taire­ment en France et dans 9 autres pays, s’investissent col­lec­tive­ment pour la pro­mo­tion de la diver­sité cul­turelle et la mobil­ité artis­tique inter­na­tionale.

Zone Franche pilote ain­si plusieurs actions telles que la plate­forme médi­a­tique col­lab­o­ra­tive #Aux­Sons, et le Comité Visas Artistes qui sou­tient les artistes et leur envi­ron­nement pro­fes­sion­nel lors de blocages de visas.